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errance pamphlétaire
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2 avril 2011

anthropologie

Anthropologie

 

Quand j’étais petite, enfin, quand j’étais enfant si vous préférez, je souhaitais devenir paléontologue : étudier la préhistoire, les animaux préhistoriques.

Déjà j’avais une prédilection et une attirance irrémédiable envers les monstres.

Ils me fascinent, mais bon, je m’éloigne du sujet, quoique…

J’ai dû me rabattre sur une carrière de commerciale mais je vous rassure, j’en ai croisé des monstres, bien plus qu’en paléontologie, et de surcroît, vivants!

A tel point que mon film préféré « Alien vs Predator » est devenu un véritable moment de détente que je me repasse avec délice et délectation afin d’atteindre la sérénité.

Néanmoins, le sort n’est pas si cruel puisque c’est finalement dans mon entourage proche que j’ai pu commencer une carrière d’anthropologue: mes sujets d’étude se sont arrêtés aux années 50 et ce depuis 60 ans !

Les années 50 rappelons-nous : les femmes (principalement au foyer) ne pouvaient ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari, avant c’était celle de leur père, la majorité était à 21 ans, la pilule n’existait pas, l’avortement illégal, les femmes (êtres inférieurs) ne prenaient aucune décision importante et s’effaçaient devant la toute suprématie masculine, réduites à se contenter des prémices du droit de vote (1948), à l’accès quasi impossible aux hautes études et contingentées pour la grande majorité, dans des métiers subalternes et secondaires.

Et bien oui, incroyable, j’en ai trouvé !!

Tout comme les explorateurs des confins de l’Amazonie ou de la Papouasie, j’ai trouvé les derniers spécimens (et pas des moindres) existants ayant gardé la mentalité des années 50 et ce, avec beaucoup de chance, puisque je n’ai affronté ni anacondas, ni réducteurs de tête, ni sarbacanes empoisonnées.

Je vous sens intéressé…

Où se trouvent ces spécimens d’un autre temps, d’une autre époque, sujets extraordinaires d’analyse des comportements humains (machistes, xénophobes, autoritaires, totalitaires) et rapports HOMME- femme qui n’ont subi aucune évolution, aucune influence depuis 60 ans dans leur mentalité ????

Un  miracle de la non – évolution, une stagnation génétique, un blocage du fonctionnement de pensées à un instant «  t » en 1950 et ce depuis 60 ans.

Où est cette tribu que je n’ai eu aucun mal à trouver ?? Non, ne rêvez pas, il restait un seul jeune spécimen mâle dont l’évolution s’était faite à son insu et que j’ai épousé.

Si si, je vous garantis que ma belle famille est gratinée…

Mon mari m’est reconnaissant de l’avoir sorti de la fange où il aurait croupi, un bond de 50 ans, de la campagne des années 50 aux années 1990, et ce, en une seconde, le temps de dire oui à monsieur le maire (conseiller général à l’époque).

 Je suis consciente des risques énormes qu’il a pris en m’épousant.

Moi, je n’étais pas consciente des risques énormes que j’avais pris en l’épousant.

Rien ne m’aura été épargné, ni les canevas géants réalisés avec assiduité par eux-mêmes sur les murs, juxtaposés aux puzzles de 2000 pièces collées depuis au moins 20 ans, ni les discussions d’un surréalisme effrayant à table au moment des rares repas de famille. Je crois que j’aurai préféré me retrouver confinée dans le vaisseau spatial d’Alien, même sans Sigourney Weaver pour me protéger, je m’en serai mieux sortie.

Nous avons eu beaucoup de problèmes de communication au début, car au bout d’un moment, ils ont finis par m’avouer que la plupart des mots que j’employais leur étaient totalement inconnus. Des mots simples pourtant comme machine à laver la vaisselle, sèche linge électrique, téléphone portable etc.…

Nos points de vue cinématographiques sont très divergents puisque ma nièce de 8 ans a vomi de peur au cinéma lors de la projection de la « princesse Grenouille »  de Walt Disney alors que ma fille du même âge se passait « Avatar » de J. Cameron en boucle.

L’autre de mes nièces veut être nonne, alors que ma fille veut être médecin légiste comme « Ducky » dans NCIS, série dont mes enfants raffolent.

Avant, je prenais un Lexomyl la veille des repas de famille et un autre au retour, et même il me fallait une bonne semaine pour m’en remettre mais, maintenant, je me sens mieux, je m’arme d’un crayon et d’un carnet, c’est plus efficace et je prends des notes.

Je ne peux vous dévoiler les extraits de ces notes car mon blog se verrait interdire assez vite pour propos subversifs.

De toute façon, j’écris un roman en parallèle à mon activité de bloggeuse blagueuse déjantée (dont ils ignorent l’existence) mais les quelques bribes de mon roman que je leur ai lues, n’ont servi qu’à leur décrocher la mâchoire (préhistorique, certes), mais surtout, l’incompréhension totale de mes propos les a plongés dans un profond désarroi.

Je m’en veux de tant de cruauté, depuis je tais mes activités subversives d’écrivain auprès des membres de ma belle –famille (et de ma propre famille qui elle aussi est gratinée mais dans un genre totalement opposé ce qui nous met à égaliqé avec mon mari) qui n’a de « belle » que la qualité des propos hors du commun qu’ils sont capables de tenir avec autant d’aplomb et de conviction et, dont désormais, je ne me lasse pas.

Je passe la plupart des repas de famille (très rares, on est très rarement convié à leurs réunions familiales) dans l’hilarité la plus totale. Mon mari se transforme en plante verte dans ces moments là, ce doit être une métamorphose chimique au contact des siens.

J’ai progressé doucement car il m’a fallu  15 ans pour supporter la consternation et l’affliction qu’ils me provoquaient.

Je n’avais d’autre choix que de changer ma perception à leur égard car, lors de mon dernier sursaut de conscience, ils ont dû se mettre à deux pour m’empêcher moi (50 kg toute mouillée) de tuer mon beau-père de 80 kg à mains nues suite à un de ses propos totalement dénués de finesse dont il a le secret.

A choisir entre un repas chez ma belle –famille et la projection de « la chute du faucon noir » de Ridley Scott, y’a pas photo ! Merci monsieur Scott, vous n’imaginez pas le plaisir que vos films me procurent.

Devant mon écran géant et plat (encore des mots qui leur sont inconnus) ,vautrée dans mon salon en cuir (çà non plus, ils ne connaissent pas), avec mon chien endormi dans mes bras (« un chien !? Çà n’a été créé que pour recevoir des coups de pied), oublions les chats (un chat !? une cible pour carabine).

Je les adore ma « belle famille », jamais personne d’autre sur terre n’aurait eu l’inconscience ou la bêtise de tenir de tels propos devant moi.

Dieu (qu’ils vénèrent tous les dimanches) est amour, Jésus nous aime.

Amen

PS : message subliminal à mon beau-père : qu’il soit plus prudent la prochaine fois qu’il ouvrira la bouche pour parler en ma présence, il aura peut-être moins de chance d’avoir son fils aussi près pour m’empêcher d’en faire une grosse bêtise,

moi…la femme des années 2010.

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Commentaires
Q
Tu sais que tu pourrais facilement nous amuser avec des détails et une narration des saillies de tes beaux-parents sans risquer d'être dévoilée. Qu'attends-tu pour balancer ?!!
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